mardi 2 juin 2009

L'ÉDITO DU JOUR

Du gâteau à la tartelette

En ces temps de crise, la tentation est forte de revenir pour certains de nos compatriotes à des comportements de gauche très marquée. On voit alors refleurir les drapeaux rouges et noirs un peu partout, dans nos villes à l’occasion des manifestations, et dans nos universités, lors de ces fameux et interminables blocages.

Mais cette résurgence d’une gauche plus dure, renforcée par la perspective d’un mode de scrutin proportionnel qui dope les formations de taille modeste, la crise du système financier dans son entier et un PS au bord du gouffre, n’en doit pas pour autant masquer la crise profonde que traverse le marxisme d’hier, dont le morcellement en partis plus petits encore est d’ailleurs à la fois une conséquence et un phénomène aggravant. Hors les initiés, la différence entre le Parti communiste, le parti de gauche, Lutte Ouvrière et le NPA, n’apparaît en effet comme évidente qu’à leurs seuls dirigeants. Et au-delà du réflexe d’opposition systématique, il est aujourd’hui demandé aux politiques, notamment grâce ou à cause d’internet, de présenter des alternatives crédibles et réalistes et de sortir des incantations militantes d’antan.

En clair, l’opportunité pour les formations de gauche de reprendre des couleurs ne vaudra qu’à la condition qu’elles sachent s’extirper de leur propre caricature en élaborant un nouveau projet de société. A défaut, ce gâteau qui leur est offert, aussi improbable qu’inattendu, pourrait se muer en tartelette.

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